La micro-entreprise est un régime simplifié de l’entreprise individuelle, qui offre des facilités tant sur le plan social que fiscal pour monter son business. Le statut d’auto-entrepreneur est cumulable avec celui de demandeur d’emploi, d’étudiant, de retraité ou encore de salarié : si vous êtes en poste, vous pouvez donc cumuler les deux activités. Vous souhaitez avoir toutes les informations avant de vous lancer ? Voici les 3 grandes étapes à suivre pour devenir auto-entrepreneur.
Etape 1 : Trouver son activité
Avoir une idée, un concept, vouloir se reconvertir ou ajouter une activité lucrative en plus de son travail actuel : oui, mais quoi ?
Vous pouvez (presque) tout faire en auto-entreprise ! Antiquaire, coursier à vélo, baby-sitter ou webdesigner… Le choix des activités possibles est très large. Certaines d’entre elles ne nécessitent pas d’obtenir de diplôme ou d’avoir plusieurs années d’expérience professionnelles, comme professeur à domicile ou décorateur d’intérieur. En revanche, c’est le cas pour d’autres activités : on dit alors que la profession est réglementée. C’est par exemple le cas pour les professions du BTP.
Parmi les professions non compatibles, on trouve surtout les agents immobiliers, les exploitants agricoles, les professions de la santé ou encore les artistes auteurs. Ces professionnels devront choisir une autre forme juridique pour exercer leur activité.
Par ailleurs, il faut être clair et exact sur la nature de son activité, car c’est elle qui va définir votre code APE et le centre de formalités des entreprises (CFE) dont vous dépendez. En auto-entreprise, on classe les activités dans trois grandes catégories.
- Les activités commerciales, qui concernent l’achat et la revente de biens et de marchandises.
- Les activités artisanales, qui concernent la fabrication, transformation ou réparation de produits ou une prestation de service qui nécessite un savoir-faire manuel.
- Les activités libérales, qui se rapportent aux professions principalement intellectuelles et techniques.
Les CFE correspondants sont la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI) pour les commerçants, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) pour les artisans ; les activités libérales se réfèrent à l’URSSAF.
Votre domaine d’activité aura également un impact sur votre plafond de chiffre d’affaires et de franchise en base de TVA mais aussi le montant de vos cotisations sociales.
Etape 2 : Créer sa micro-entreprise
La toute première démarche à faire pour créer votre micro-entreprise est d’en faire la déclaration en ligne auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) dont vous dépendez. Pour cela, vous devez :
- Remplir le formulaire P0 micro-entrepreneur, et y renseigner les principales informations concernant votre entreprise (votre identité, les activités exercées, l’adresse de domiciliation, la raison sociale, etc.)
- Joindre une copie de votre pièce d’identité
- Fournir un justificatif de diplôme ou les documents annexes nécessaires (certification, preuve d’exercice antérieure de l’activité, permis de conduire) si votre activité est réglementée.
Attention, car tout dossier incomplet ou comportant des erreurs sera rejeté et retardera votre lancement.
Lors de cette déclaration, vous allez aussi choisir mode de paiement pour l’impôt sur le revenu : prélèvement à la source ou versement libératoire (mensuel ou trimestriel). S’il n’est malheureusement pas proposé à toutes les professions, le versement libératoire permet de payer ses impôts et ses cotisations sociales en même temps, selon un pourcentage fixe de votre chiffre d’affaires.
Si vous êtes commerçant ou artisan, vous devez également être immatriculé au Registre du Commerce et des Sociétés ou au Répertoire des Métiers. L’immatriculation est faite par votre CFE au moment où vous débutez votre activité.
Pensez aussi à la nécessité, voire l’obligation pour certaines professions, de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). En tant qu’entrepreneur individuel, vous allez engager votre responsabilité personnelle.
Etape 3 : Lancer son activité
Respecter les obligations
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes tenu d’émettre une facture à destination de tous vos clients, qu’ils soient professionnels ou particuliers. Celle-ci doit comporter toutes les mentions obligatoires (vos coordonnées et celles du client, dates, somme facturée, etc.). Elle constitue une preuve juridique de la vente effectuée.
Vous bénéficiez également d’une comptabilité allégée, mais devez tout de même déclarer votre chiffre d’affaires tous les mois ou trimestres et vous acquitter des cotisations sociales associées.
Enfin, il vous incombe également de tenir un livre de recettes pour lister les ventes réalisées dans l’année, ainsi qu’un registre des achats pour la même période. Ces deux documents vous seront demandés en cas de contrôle et vous permettront de garder une trace de toutes vos transactions.
Préparer ses investissements
Achat de matériel, location d’un local ou aménagement de son domicile, acquisition d’un véhicule pro… Se lancer est souvent synonyme d’investissements financiers à réaliser avant même d’avoir réellement démarré. Concentrez-vous sur les choses essentielles à la pratique pure de votre nouvelle activité et le reste viendra petit à petit. Si vous manquez de ressources financières, tournez-vous vers le matériel d’occasion (en vous assurant de toujours être dans le respect des normes en vigueur), les espaces partagés comme les co-workings ou les pépinières d’entreprises, et renseignez-vous sur les aides disponibles.
Trouver les aides adaptées
Le statut d’auto-entrepreneur est avantageux et donne accès à de nombreuses aides selon votre situation. Vous avez déjà sûrement croisé la route de certaines aides avec des acronymes se ressemblant comme deux gouttes d’eau. En voici quelques-unes :
- L’Aide à la Création et à la Reprise d’Entreprise (ACRE) qui permet une exonération partielle de charges sociales lors de la première année d’activité.
- Le Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) qui est un accord conclu avec une association ou une autre entreprise pour un an renouvelable, sous condition de suivre une formation à la gestion d’entreprise. Cet accord vous permet de bénéficier d’un soutien financier et matériel pour développer votre activité.
- L’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) si vous êtes inscrit chez Pôle Emploi, qui vous permet de continuer à toucher une partie de votre chômage en complément de vos revenus d’entrepreneur.
- Le Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d’Entreprise (NACRE) est, quant à lui, une aide sur 3 ans qui assure le soutien de votre entreprise pendant son démarrage. Il permet aussi la souscription de prêts à taux zéro sous conditions.
Vous connaissez désormais les grandes étapes qui feront de vous un auto-entrepreneur. Si toutefois vous souhaitez être accompagné pour effectuer vos démarches, les conseillers du Portail Auto-Entrepreneur peuvent vous accompagner depuis la création de votre entreprise jusqu’à la gestion quotidienne de votre activité.